ALMA 24 - Allô Maltraitance
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La maltraitance des personnes âgées : reconnaître, prévenir et agir
Qu’est-ce que la maltraitance des personnes âgées ?
La maltraitance des personnes âgées constitue une atteinte grave aux droits et à la dignité humaine. Elle peut toucher toute personne âgée, indépendamment de son état de santé, de son lieu de résidence ou de sa situation sociale.
Il existe plusieurs types de maltraitances, allant des violences physiques aux abus psychologiques, en passant par des négligences dans les soins ou des actes d’exploitation financière. Ces pratiques répréhensibles sont souvent difficiles à détecter, car les victimes hésitent à parler par peur de représailles, par crainte de ne pas être crues ou par honte.
Les professionnels du secteur social, médical et juridique doivent être particulièrement vigilants face aux situations de maltraitance. En tant que citoyens, proches ou aidants, nous avons tous un rôle à jouer pour protéger ces personnes en situation de vulnérabilité.
Les différentes formes de maltraitance envers les personnes âgées
La maltraitance physiques et ses répercussions
La violence physique inclut tout usage de la force entraînant une douleur ou une blessure : coups, brûlures, secousses, contention abusive. Certains actes de maltraitance physique sont visibles à travers des fractures inexpliquées, des ecchymoses ou des lésions cutanées.
Les victimes de maltraitances physiques développent souvent un état de stress permanent, de la dépression et un isolement social accru. Les facteurs aggravants incluent la dépendance, les troubles cognitifs et la solitude, qui rendent la personne plus vulnérable aux abus. Par ailleurs, certains profils d’auteurs présentent des facteurs de risques spécifiques : surcharge professionnelle, manque de formation, antécédents de violence ou troubles psychologiques non pris en charge qui favorisent des comportements maltraitants.
L’impact psychologique et émotionnel de la maltraitance
Les abus psychologiques sont tout aussi dévastateurs que les violences physiques. Ils englobent :
- Les humiliations, insultes et dévalorisations
- L’isolement forcé, coupant la victime de sa famille et de son réseau social
- Les menaces et l’intimidation, créant un climat de danger permanent
Ces formes de maltraitance peuvent entraîner un repli sur soi, des troubles anxieux et une perte d’envie de vie chez les personnes âgées.
La négligence et le manque de soins
Le refus ou la négligence des soins sont des formes courantes de maltraitance, tant en établissement qu’à domicile. Une personne en manque de soins peut souffrir de dénutrition, de déshydratation, d’escarres ou d’infections non traitées, notamment dues au manque d’hygiène. En plus des risques sur la santé de la personne, ces situations portent également atteinte à l’estime de soi.
Les services médicaux et sociaux doivent être en mesure d’identifier ces situations et d’intervenir rapidement pour protéger la victime.
Les abus financiers et administratifs
Les abus financiers sont une forme de maltraitance répandue, souvent commise par des proches ou des professionnels mal intentionnés. Cela peut inclure :
- L’extorsion d’argent sous pression
- L’usurpation d’identité pour signer des documents financiers
- Le détournement de prestations sociales
Le code pénal punit sévèrement ces infractions. Les autorités recommandent de sensibiliser les personnes âgées et leur entourage pour prévenir ces abus.
Pourquoi les personnes âgées sont particulièrement victimes de maltraitance ?
La dépendance accrue liée à des troubles physiques ou cognitifs : une personne âgée qui souffre de handicap, de démence ou d’autres troubles de la santé est particulièrement vulnérable. En raison de leur état de santé, ces personnes dépendent souvent des soins d’autres personnes, ce qui peut les exposer à des abus physiques ou psychologiques.
L’isolement social : l’isolement des personnes âgées est un facteur clé dans les situations de maltraitance. Cela empêche les victimes de demander de l’aide, de signaler les abus et cela limite les témoins potentiels. Un manque de lien social avec la famille, les amis ou les professionnels aggrave leur vulnérabilité.
Le stress et l’épuisement des aidants : les proches ou les professionnels qui s’occupent des personnes âgées, souvent à domicile ou en établissement, peuvent être sous une pression constante. Cette fatigue et ce stress peuvent mener à des comportements abusifs involontaires.
Le manque de personnel ou une présence insuffisante dans certains établissements peut créer un terrain propice aux maltraitances. Cela inclut des violences physiques ou des négligences dans les soins.
Ces facteurs doivent être pris en compte pour prévenir toute forme de maltraitance et garantir les droits des personnes âgées, qui se trouvent parfois dans une situation de grande vulnérabilité. Il convient également de considérer les difficultés rencontrées par les proches aidants : épuisement, troubles psychologiques, situations sociales ou familiales complexes (précarité, conflits…) ou encore addictions, qui peuvent tous contribuer à des situations à risque.
Comment détecter une situation de maltraitance ?
Il est essentiel de savoir identifier les signes de maltraitance pour pouvoir réagir rapidement. Voici quelques indicateurs à surveiller :
- Des blessures inexpliquées, des bleus ou des brûlures peuvent être un signe d’abus physiques. Ces blessures sont souvent présentes sur des zones du corps peu exposées, comme les poignets ou les cuisses.
- Une perte de poids soudaine, sans raison apparente, peut indiquer une négligence des soins alimentaires, ce qui peut avoir des conséquences graves sur la santé.
- Un changement de comportement chez la personne âgée, comme une tristesse profonde, du mutisme ou une peur inexpliquée, peut signaler une maltraitance psychologique ou émotionnelle.
- Des difficultés financières récentes, comme des abus financiers (détournement d’argent ou des actes d’extorsion), peuvent indiquer que la victime est sous pression ou manipulée par des proches ou des professionnels malintentionnés.
Si vous constatez l’un de ces signes, il est impératif de prendre des mesures immédiates. Un signalement aux autorités compétentes est essentiel pour protéger la victime et mettre fin à la situation de danger.
Que faire en cas de maltraitance avérée ?
Lorsqu’une maltraitance est avérée ou même suspectée, il est essentiel de réagir rapidement pour protéger la personne âgée et mettre fin à la situation de violence. Voici les actions essentielles à entreprendre :
Le signalement aux services compétents
Le signalement au procureur de la République peut s’avérer nécessaire (voire obligatoire en cas de faits pénalement répréhensibles) lorsqu’une maltraitance grave ou qui présente un danger immédiat est suspectée ou observée.
Voici les autres instances à contacter :
- 3977, la plateforme nationale d’écoute et d’aide aux victimes : ce numéro est un outil précieux pour alerter toute maltraitance ou abus. Les victimes ou leurs proches peuvent y trouver des conseils, un soutien immédiat et des informations sur les droits des victimes. En Dordogne, il est possible de contacter directement ALMA 24 au 05.53.53.39.77.
- Les services sociaux (tels que les CCAS, CIAS ou Centres médico-sociaux, en cas de situation à domicile) : ces professionnels peuvent jouer un rôle clé dans l’évaluation de la vulnérabilité de la personne âgée et dans l’orientation vers les dispositifs de protection adaptés. Toutefois, les assistants sociaux de secteur n’interviennent généralement que si la personne les sollicite directement ou si une saisine leur est adressée, notamment par la CRIP du Département (Cellule de recueil des informations préoccupantes) ou sur mandat du procureur de la République.
- Les professionnels de santé : les médecins et autres professionnels de santé jouent un rôle fondamental dans la détection des violences physiques ou psychologiques. Ils peuvent attester des faits, rédiger un rapport médical et orienter la victime vers des services adaptés pour sa prise en charge.
Il est important de garder une trace écrite de toute observation ou incident, que ce soit sous forme de rapports, de notes ou de dossiers médicaux. Ces documents seront essentiels pour soutenir l’enquête et fournir des preuves claires des abus.
Les actions possibles pour protéger la victime
Une fois le signalement effectué, des mesures concrètes peuvent être prises pour protéger la victime et mettre fin à la maltraitance. Ces actions sont essentielles pour assurer la sécurité et la protection de la personne âgée :
- Orienter la victime dans un établissement sécurisé : si nécessaire, la personne âgée peut être accueillie, même temporairement, dans un établissement protégé où elle sera à l’abri des abus et bénéficiera d’un suivi médical et social adapté.
- Mettre en place un accompagnement social et médical : un accompagnement spécialisé par des professionnels de santé, des travailleurs sociaux et des intervenants à domicile peut aider la victime à surmonter le traumatisme causé par la maltraitance et à retrouver une certaine stabilité dans sa vie quotidienne.
- Déclencher une procédure judiciaire : si la maltraitance est avérée, et si elle concerne des faits pénalement répréhensibles, une action judiciaire peut être engagée. Cette procédure vise à punir les auteurs d’abus et à protéger la victime des risques futurs. Le code pénal, ainsi que les dispositions du Code de l’action sociale et des familles (CASF) qui définissent la maltraitance, offrent des garanties légales pour prévenir et sanctionner ces actes.
Ces étapes sont essentielles pour garantir que les droits de la victime soient respectés et qu’elle bénéficie d’une protection immédiate contre toute forme de violence.
Le rôle des professionnels et des proches dans la prévention
La prévention de la maltraitance des personnes âgées repose sur l’implication active des professionnels du secteur social et médical, ainsi que des proches et des aidants. Chacun a un rôle à jouer pour repérer les signes de violence et éviter toute dérive.
Les responsabilités des professionnels de santé et du social
Les professionnels de la santé et du secteur social ont une responsabilité de vigilance face aux signes de maltraitance. La loi les oblige à signaler toute situation suspecte.
Dans des établissements comme les EHPAD ou d’autres structures médico-sociales, des protocoles stricts doivent être suivis pour garantir la sécurité des résidents et éviter toute forme de maltraitance. Les professionnels doivent être formés pour identifier les signes de violences et intervenir de manière appropriée, en assurant le respect des droits de la personne âgée et de ses soins.
L’importance du rôle des familles et des aidants
Les familles et les aidants jouent un rôle primordial dans la protection des personnes âgées et vulnérables. Voici quelques actions concrètes qu’ils peuvent entreprendre :
- Maintenir un contact régulier : cela permet de surveiller son état général et de s’assurer qu’elle est bien traitée.
- Surveiller le bien-être physique et émotionnel : un suivi attentif du bien-être physique et psychologique peut permettre de repérer rapidement des signes de maltraitance.
- Poser des questions sur les conditions de vie et les relations avec les professionnels et les proches : cette écoute attentive aide à identifier d’éventuelles tensions ou des signes d’abus.
- Surveiller, avec l’accord de la personne, la gestion de ses finances et de ses documents administratifs : une vigilance particulière sur ces aspects permet de prévenir toute tentative de fraude ou d’abus financiers.
Un rôle de protection actif et bienveillant des proches et des aidants permet de renforcer la sécurité et le bien-être des personnes âgées, en garantissant qu’elles ne sont pas exposées à des risques de violence ou de négligence.
La lutte contre la maltraitance des personnes âgées nécessite une prise de conscience collective. Chaque action compte : qu’il s’agisse d’un signalement, d’un soutien moral ou d’un accompagnement social, il est possible de prévenir ces situations dramatiques.
Ne restez pas silencieux ! En cas de doute, contactez les services compétents.
📞 3977 – Service d’écoute et d’assistance pour les victimes de maltraitance.
(Sources : Ministère des Solidarités, Code de l’action sociale et des familles, Associations de défense des droits des aînés.)
« Mon père vit en EHPAD. En lui rendant visite, j’ai appris qu’il avait été hospitalisé à la suite d’une chute, on ne m’avait rien dit. Actuellement, il a de la fièvre et personne ne sait me dire depuis quand… Ça ne me paraît pas normal ! Que puis-je faire ? »
« C’est de plus en plus fréquent et de plus en plus violent : ma voisine hurle sur sa mère que j’entends pleurer. Je m’inquiète pour la mère, mais aussi pour la fille qui semble à bout.
Comment les aider ? »
10 % de la population de 60 ans et plus serait victime de maltraitance, soit, transposé à la France, près de 2 millions de personnes*.
* source Fédération 3977 contre les maltraitances
Victimes et témoins, appelez !
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